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DE MINÉRALOGIE ET PALÉONTOLOGIE (FFAMP) rassemble, sur les bases de son code de déontologie, tous les amateurs intéressés par l'étude, la recherche, la pratique et la diffusion des sciences de la Terre. Elle comprend 38 associations représentées par ses membres fédérés. Etymologiquement, le mot "Amateur" vient du verbe "Aimer".
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Grace à la mobilisation des administrateurs pour assurer la gestion des adhésions, l'activité de la FFAMP pourra reprendre normalement en 2025.
Grace à la mobilisation des administrateurs pour assurer la gestion des adhésions, l'activité de la FFAMP pourra reprendre normalement en 2025.
Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Louis-Dominique Bayle
Chers abonnés, il y a presque trente ans (janvier 1995) débutait l’aventure d’une publication que j’avais imaginée
car il me manquait une véritable lecture minéralogique en langue française. Alors, plutôt que de me lamenter de
la disparition de la revue de référence de l’époque “le Monde & les Minéraux”, qui cessa son activité en 1987, je
décidai, contre vents et marées, de créer “le Règne Minéral”.
Rapidement, je reçus le soutien de passionnés mais, à la fin de la première année, la revue affichait seulement 1 409 abonnés.
C’était trop peu pour la faire vivre, le seuil critique étant de 2 000 souscripteurs, malgré la structure pourtant très réduite à l’époque.
Alors que tous les indicateurs s’affichaient en rouge, je voulais persévérer. Je trouvais des solutions pour apporter de l’eau à ce faible moulin et je réussis à le maintenir, certes au détriment de ma vie familiale et personnelle...
Comme j’avais fait le choix de relever ce pari fou, je me devais d’aller de l’avant. La structure grandit afin de faire fonctionner un magazine, des salariés furent embauchés et le point critique passait donc autour de 3 000 - 3 500 abonnés pour tenir.
La revue n’a jamais accédé à ce seuil de rentabilité, le point le plus haut ne fut atteint qu’en 2010 avec à peine 2 900 abonnés, avant d’amorcer une longue et lente descente dès 2011. À ce jour elle compte à peine plus de 1500 abonnés, elle est donc moribonde.
Les crises que notre pays subit depuis ces quatre à cinq dernières années viennent d’avoir raison de notre entreprise. Je me vois dans l’obligation d’arrêter la publication avec les numéros 178 du “Règne Minéral” et 59 de “Fossiles” et de licencier, la mort dans l’âme, tous les membres de l’équipe. Ces crises sont de plusieurs ordres dans notre cas : économique, sociétal et culturel.
Pour la crise économique, tout le monde peut comprendre au regard de la situation avec l’augmentation phénoménale
du prix du papier (pure spéculation de groupes financiers), hausse du prix de l’énergie, du coût des envois postaux qui ont explosé en quinze ans de manière spectaculaire.
Pour les crises sociétale et culturelle, c’est plus complexe et elles semblent étroitement imbriquées, notamment par le vieillissement de la population des collectionneurs. Ceux et celles qui avaient re-dynamisé, dès le début des années 1970, le monde de la collection, nous ont déjà en grande partie quittés... Les nouveaux collectionneurs, depuis une quinzaine d’années, semblent ne plus avoir besoin de “papier” et préfèrent s’abreuver des plates discussions sur les réseaux sociaux, sans se soucier des informations fausses, erronées, volontairement ou non, qui circulent
joyeusement. De plus, ils ne veulent plus avoir à payer pour une revue ou des livres, prétextant que tout est gratuit sur internet.
Que diraient-ils si leurs employeurs prétextaient qu’étant donné qu’ils ne consomment que du gratuit, qu'ils n’ont plus besoin de se voir verser leur salaire...
Une publication, comme la nôtre, est le fruit du travail acharné d’une équipe qui va fouiller, se documenter, rassembler,
collationner des informations inédites afin de les publier en bonne et due forme, réaliser des photographies là où les spécimens représentatifs sont présents afin d’illustrer les propos ; c’est cela la véritable culture. C’est ainsi que notre équipe travaille depuis trente ans afin de réunir une information fiable et vérifiée pour la transmettre. La vulgarisation et la diffusion des connaissances furent ma principale priorité. Mais tout cela a un coût et, si sur le net tout semble gratuit, la production de nos publications doit prendre en compte la somme des salaires d’une équipe de 6 personnes (temps passé, déplacements, matériel, etc.), du coût de l’impression, de l’achat des enveloppes d’expédition renforcées, du prix des envois postaux, des frais inhérents à la structure d’une entreprise, mais aussi au coût que l’Etat fait subir aux entreprises en supprimant des fonctionnaires (ceux qui font fonctionner l’État) ; les entreprises doivent ainsi assumer le coût du travail que l’État leur ajoute... Alors me direz-vous : “Passez donc au numérique !” Avec l’équipe, nous y avons mûrement réfléchi. Si pour les journaux et magazines d’informations généralistes, ce fut en grande partie salutaire, ce n’est pas le cas pour les petits magazines thématiques et les revues spécialisées. Ceux qui ont testé le système ont souvent disparu assez rapidement ou ont fait machine arrière assez vite. De plus, une grande partie de nos abonnés
sont encore attachés au “papier” et ne souhaitent pas passer au numérique ; de ce fait, nous aurions dû proposer deux éditions différentes. Si, pour les titres ayant un tirage de plus de 30 000 exemplaires, c’est réalisable, notre production n’ayant jamais dépassé les 3 000 exemplaires pour “le Règne Minéral” (à l’exception de 3 hors-séries) et 2 000 exemplaires pour “Fossiles”, cela aurait été totalement suicidaire !
En France, le nombre de collectionneurs, prospecteurs amateurs et passionnés de minéraux et de fossiles est estimé entre 15 000 et 20 000. La triste constatation est que nous avons seulement touché un peu moins de 15 % (n’ayant jamais dépassé les 2 500 abonnés en France). Ce qui veut dire qu’une immense partie des amateurs n’ont jamais souhaité s’abonner afin de se cultiver, de découvrir et d’apprendre, mais aussi daigner soutenir les deux seules revues existantes actuellement. Nos quatre prédécesseurs “Le Monde & les Minéraux”, “Minéraux & Fossiles”, “Lithos” et “Gîtes Minéraux” ont tous connu le même problème et ont finalement disparu entre 1987 et 2009. Pourtant, depuis 1995, nous avons toujours pris la défense des amateurs lorsque des problèmes importants sont survenus, menaçant nos activités de passionnés. Souvenez-vous de l’affaire dite “des Cristalliers de l’Oisans”, notre prise de position a été décisive et a fait grincer des dents en haut-lieu. Puis sont apparues les tentatives d’interdiction de nos activités par des instances écologiques, rapidement et discrètement réduites à néant par notre action. Tout ceci sans demander un seul centime aux amateurs dont nous avons défendu les droits, qu’ils soient abonnés ou non. Ces actions nous ont coûté de l’argent avec des interventions de juristes spécialisés… eh oui, ces spécialistes se font payer, ce qui me semble normal.
Nous sommes un des très rares organes de presse 100 % indépendant, qui n’a jamais demandé de subvention de l’Etat (les aides annuelles à la presse, soi-disant pour une pluralité, sont d’environ deux millards d’euros). Afin de pouvoir rester totalement indépendant et ne pas avoir un fil à la patte, j’ai donc toujours refusé de toucher un seul centime d’argent public. Grand bien m’en a fait car j’ai pu garder une parole libre face à nos détracteurs, mais aussi face à des instances publiques. Vous avez dû vous en rendre compte dans mes rares éditoriaux, ne prenant jamais la parole quand il n’y avait rien ou presque rien à dire ; brasser inutilement de l’air ne m’intéressait point.
La culture est en faillite dans notre pays, et c’est une triste réalité que déplore toute l’équipe. Nombre d’intellectuels,
scientifiques, passionnés, le déplorent aussi et crient leur besoin de culture, mais nos gouvernements successifs restent
volontairement insensibles. Moins les gens réfléchissent, plus il est alors facile de les manipuler. Durant environ 20 années (1995-2015), le stand de la revue sur les salons n’était pas qu’un simple lieu commercial, mais un endroit où l’on bavardait à bâtons rompus entre collectionneurs, prospecteurs, passionnés, scientifiques, néophytes, curieux de nature et parfois de nature curieuse...un lieu d’échange et de partage très agréable, pour mon plus grand plaisir et celui des visiteurs. Durant ces trente années, j’ai été présent sur un peu plus de 700 salons (le record étant de 32 annuels, lors des trois premières années), j’ai donc pu voir l’évolution des salons et leur dérive, durant une période représentative. Beaucoup de choses ont changé, avec déjà une multiplication déraisonnable de leur nombre : 220 en 1995, 250 vers 2000, puis en dessous de la barre des 200 vers 2007-2010 et, à partir de 2015, la barre des 250 est allègrement franchie ! Actuellement, plus de 300, simplement pour notre pays, ce qui est plus que pour tout le reste de l’Europe. De ce fait, nous avons assisté à une désaffection d’une grande partie des amateurs passionnés qui ne se retrouvent
plus dans ce type de manifestation envahie par la bijouterie bas de gamme, la bimbeloterie, les objets travaillés et la multiplication des stands proposant de la “lithothérapie” ; comme quoi, il est plus aisé de gagner de l’argent en exploitant la crédulité des gens dans ces périodes troublées. Le stand de nos revues, depuis quelques années, reste très souvent désert, les passionnés délaissant ces manifestations. Cependant, les amateurs se rabattent sur les véritables évènements où ils vont pouvoir trouver leur compte en terme de passion avec les incontournables salons de Sainte-Marie-aux-Mines et de Munich (Allemagne), mais aussi des salons plus modestes tels que Châtel-Guyon, Cesson-Sévigné-Rennes, Millau, Lyon et Liège (Belgique)… et quelques rares autres qui sont encore des rassemblements où les passionnés peuvent échanger et partager, quel que soit leur niveau.
Depuis quelque temps, j’entends très souvent la réflexion suivante : “pourquoi acheter des livres et des revues alors que tout se trouve sur internet et, de surcroît, gratuitement ?” Certaines fois, alors qu’un enfant souhaiterait s’arrêter sur notre stand de librairie spécialisée, les parents lui disent “on ne s’arrête pas, ici ce ne sont que des livres” et, parfois, ajoutent “inutile, on en a déjà un à la maison”. Triste réalité ! Le pire est qu’une majorité des négociants sur les salons ou les magasins vendant de la minéralogie ne sont même pas abonnés, considérant (peut-être) que trop de culture nuirait à leur commerce. Ou alors, la nouvelle génération qui, avide de terrain pour faire des découvertes dans le principal but est de les vendre, nous contacte afin que l’on parle de leurs découvertes pour les écouler plus facilement encore, refusant pourtant de s’abonner. Ou bien encore, ceux qui abreuvent les réseaux sociaux de leurs découvertes, mais refusent que nous en parlions dans nos colonnes sous prétexte que publier dans la revue serait encourager le pillage, alors qu’ils se targuent d’avoir des centaines d’abonnés à leur page.
Serions-nous dangereux à ce point-là ? ... C’est devenu risible !
Le constat est amer face au peu de soutien de la communauté des amateurs de minéraux alors, qu’à l’origine, j’avais imaginé pouvoir partager avec le plus grand nombre. Il faut me faire à l’idée que rien n’est éternel et que mes idéaux n’étaient pas en corrélation avec la réalité. Vous comprendrez donc que je ne puis transmettre à mon fils Nicolas une entreprise qui ne peut plus tenir face à ces crises multiples et successives, alors que je prends ma retraite dans quelques semaines. Plusieurs fois, j’ai su trouver des solutions face à des crises économiques et même sanitaires qui pourtant auraient dû sonner le glas de nos publications en 2006, 2009, 2014, 2019 et 2020. Là, le mal est bien trop profond pour continuer et il me faut, à contre cœur, stopper l’hémorragie ; c’est là le difficile rôle ainsi que la responsabilité du chef d’entreprise. Il m’a donc fallu me résoudre à licencier toute mon équipe, soit 6 personnes, puis liquider la structure avant la fin de l’année 2024, tout en restant dans la légalité.
Un courrier est joint à ce numéro afin que vous puissiez, si vous le souhaitez, compenser les numéros que vous ne recevrez pas, j’en suis sincèrement désolé et vous prie de bien vouloir accepter toutes mes excuses. Le site internet www.minerauxetfossiles. com restera actif quelque temps encore et vos achats m’aideront à couvrir une petite partie des importants déficits que j’assumerai seul.
Au terme de ce tout dernier éditorial, je tiens à remercier chaleureusement :
• tous les abonnés qui ont su apprécier et nous soutenir tout au long de ces 30 années ;
• les personnes qui durant tout ce temps n’étaient plus seulement des abonnés, mais des connaissances qui venaient, par plaisir, me rendre visite, ainsi qu’à toute l’équipe, lorsqu’elle était présente sur le stand ou ailleurs ; leur soutien et leur rencontre étaient de purs moments de plaisir durant lesquels les bavardages allaient bon train ;
• les scientifiques qui nous ont apporté toutes leurs connaissances et m’ont permis de m’enrichir intellectuellement et découvrir : Eric Marcoux, Gaston Giuliani, Pierre-Jacques Chiappero, Harald Müller, Nicolas Meisser, Alain Martaud, Federico Pezzotta, Lionel Robertson, Brigitte Zanda (“cahiers météorites”) et tant d’autres... vous permettant de lire des informations de qualité, fiables et vérifiées ;
• les photographes bénévoles [Alain Bouez, William Perraud, Yannick Vessely, Pascal Chollet, Mark Mauthner (Autriche)], qui ont permis d’illustrer, par des milliers de photographies, les centaines d’articles publiés dans nos colonnes ;
• les négociants qui nous ont soutenu par leur publicité régulière (François Liétard, Jordi Fabre (Espagne), Daniel Trinchillo (Fine Mineral International - USA), Brian K. Lees (The Collector’s Edge - USA), Christophe Gobin, Hadrien Begon, …) : sans leur efficace collaboration, nous n’aurions jamais pu tenir trois décennies ;
• les auteurs qui ont fourni leurs informations apportant de l’eau au moulin, tous les collaborateurs bénévoles dont vous
trouverez la liste dans l’ours (à gauche du sommaire), notre traducteur Timothy Greeland ;
• les amis et abonnés qui nous ont un jour ou l’autre donné un coup de main et, particulièrement, mes amis de près de quarante ans : Christian Vialaron et Jean-Paul Boulay ; Philippe Laporte ; Denis et Jocelyne Boël (qui tout deux ont su trouver les bons mots afin que je ne raccroche pas les gants, plusieurs fois, par le passé) ; François Vigouroux (Musée des Confluences de Lyon) ; Salim Eddé (Musée mim Beyrouth) ; Federico Barlocher ; enfin mes fidèle compagnons décédés bien trop jeune Yves Merchadier et Christophe Lucas ;
• les abonnés de soutien et les généreux clients, qui lors de la crise sanitaire de 2020-2022, comprenant d’eux-mêmes les grandes difficultés que nous subissions face à cet évènement sanitaire, imaginant aussi que nous ne toucherions pas d’aides, nous ont très vite passé des commandes importantes ; ils sont au nombre de dix, mais ils ont tous souhaité rester dans le plus strict anonymat. Sans leur apport, notre aventure se serait terminée très brutalement en 2020-2021, sans oublier Christophe Gobin qui engagea de suite un programme de publicité sur trois années ;
• Franck Deplanque, responsable de production chez notre imprimeur, qui depuis 2002 fut un partenaire indispensable et d’une incroyable efficacité, permettant de toujours maintenir un niveau de qualité et de délais ;
• les collectionneurs privés et les musées qui m’ont accueilli afin que je puisse réaliser des photographies pertinentes et illustrer au mieux les articles, souvent les leurs, par ailleurs ;
• les organisateurs de salons qui nous ont accueillis très gentiment et gratuitement depuis 1995, sans cette aide nous n’aurions jamais pu être présents sur les salons, petits ou grands, pour nous faire connaître et partir à la pêche aux informations, mais aussi proposer le stand de la seule librairie spécialisée dans nos domaines en France. Avec des remerciements particulièrement appuyés à Johannes et Hernie Keilmann (fondateur du salon de Munich) ainsi qu’à Michel Schwab (salon de Sainte-Marie-aux-Mines), ainsi en 1995, sans même nous connaître, ils nous ont ouvert les portes de leurs manifestations au rayonnement planétaire, sans aucune condition, simplement pour nous permettre d’être connu et reconnu rapidement. Je ne saurais comment les remercier pour ce tremplin qui nous a permis de nous faire connaître à l’international dès la première année. A contrario, il est regrettable que de plus en plus de salons se sont mis à refuser notre présence depuis quelques années —sans bourse déliée de notre part— ne regardant qu’une chose : le bénéfice réalisé à la fin du salon, préférant ainsi se priver d’un des rares stands culturels. Pourtant
presque aucun des salons n’étant rentable malgré cette aide. Notre présence était indispensable afin de nous faire connaître, de promouvoir nos magazines et livres, mais aussi d’être proche du monde des amateurs, dont nous faisons partie ;
• bien évidemment mes collaborateurs directs : Roger De Ascenção Guedes, Julien Lebocey et Patrice Lebrun, qui ont réalisé un infatigable travail d’écriture et de relecture à votre service ; Lauriane Louison, ma fidèle et efficace collaboratrice au bureau ; Didier Decorme, qui nous a beaucoup apporté en terme de mise en page et de graphisme ; Patrick Brun, qui nous a permis de vous offrir des cartes d’une grande qualité ; Gilbert et Danièle Mari, toujours présents à mes côtés pour me soutenir. Sous le coup de l’émotion, que vous pouvez imaginer, je puis en oublier certains, qu’ils acceptent de ne pas m’en vouloir.
Je me dois de ne pas oublier mon épouse Cécile, mon fils Nicolas, ma fille Valentine, qui durant ces trente années ont accepté mes nombreuses absences : plus de 700 salons et 500 déplacements pour réaliser les photographies dans les musées et les collections. De ce fait, vous imaginez bien que ma vie familiale et privée fut sacrifiée au seul bénéfice de l’entreprise donc de vos revues, réduisant aussi mes congés à seulement 7 à 10 jours annuels... Comme je le dis, avec humour, j’étais simplement à mi-temps : 10 à 15 heures par jour et 7 jours sur 7. Avec le recul, je m’en veux de leur avoir fait vivre cet état de fait, que très peu auraient accepté.
Je dédie ce tout dernier numéro à mes amis disparus sans qui cette revue n’aurait peut-être pas vu le jour ou n’aurait perduré que quelques mois ou années : mes trois mentors intellectuels : Louis Durand (cf. n°1 et n°62) ; Jacques Dietrich (cf. n°86) et Pierre Bariand (cf. n°163 et son livre “Mémoires d’un minéralogiste sans frontières”) ; Pierre-Salvador Rexach (cf. éditorial n°84) ; Maurice Eyraud (cf. n°130) un fou de minéraux et négociant hors-pair ; Christine Gaillard une amie discrète mais toujours présente ; mon fidèle ami, depuis novembre 1994, compagnon intellectuel et passionné de fluorine, Christophe Lucas (cf. n°100, n°158 et son livre “Fluorite, trésors de France”) ; en effet, tu es cité deux fois, mais oui, tu le mérites bien ! Pour finir un hommage particulier au général Jean-Luc Iacconi, j’étais sous ses ordres en 1983 à Nakkoura puis à Beyrouth (il était alors lieutenant-colonel de la Finul au Liban), je lui dois beaucoup. Il m’a appris l’abnégation, la patience, l’endurance et de laisser glisser sur une carapace la bêtise et les critiques gratuites.
Les trente années de cette aventure s’achèvent, non pas comme je l’avais imaginé, mais d’une manière brutale et douloureuse.
Elle fut cependant merveilleuse et elle m’a immensément appris sur nos chers “kayoux”, m’a ouvert intellectuellement sur les merveilles géologiques, minéralogiques et cristallographiques de ce monde cristallin que tant ignorent, regardant seulement l’aspect visuel ou l’intérêt pécuniaire. J’ai fait des rencontres inestimables avec des gens merveilleux, de tous niveaux socio-culturels : des simples employés aux patrons de multinationales ; d’agriculteurs ou d’ouvriers d’usine aux plus grands intellectuels de notre petite planète, tous passionnés, tous égaux à mes yeux. Je n’oublierai jamais toutes ces rencontres, peut-être, nous retrouverons nous à nouveau au détour d’un salon ou sur le terrain. Car, dans ce dernier domaine, je n’ai pas trop pu être présent, étant donné que mon emploi du temps était si bien rempli pour vous livrer 178 numéros et 27 hors-série (soit plus de 12 000 pages illustrées par plus de 20 000 photographies pour la plupart inédites), sans compter les 22 livres, les 4 “cahiers du Règne Minéral” ainsi que les 59 numéros et 13 hors-série de “Fossiles” (plus de 6 000 pages illustrées par plus de 13 000 photographies inédites).
Je vais pouvoir enfin m’y adonner sans réserve et profiter de ma vie de famille durant mes années de retraite à venir.
Je crois être allé au bout de mon rêve avec une équipe de passionnés qui s’est dépensée sans compter au service de la
communauté des amateurs. J’avais tant d’autres projets de publication en tête qui par manque de moyens, ne verront jamais le jour, triste constat ou échec personnel, je ne saurais le dire.
Merci à tous celles et ceux qui, par leurs abonnements, m’ont réellement aidé à faire vivre cette aventure, pour les autres, ils ne devaient certainement pas avoir besoin de nous, leur savoir étant si grand ou alors trop étriqué !
Avec cet ultime numéro, nous vous présentons un compte rendu complet et détaillé du salon de Sainte-Marie-aux-Mines,
nous vous emmenons aussi visiter une fabuleuse collection juste de l’autre côté du Rhin, puis à la découverte de la mine
Greenlaws en Angleterre. Mais, surtout, nous vous apportons enfin, grâce à la curiosité d’un collectionneur d’or discret qui a souhaité garder l’anonymat et au travail d’une équipe scientifique sérieuse et efficace de Nancy, une réponse à l'un des plus grands mystères de ces vingt dernières années : les cristallisations d’or cubique et octaédrique de Russie sont-elles des fabrications humaines ou de véritables objets géologiques ? La réponse est dans ce numéro.
Louis-Dominique BAYLE
Directeur de publication
Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Louis-Dominique Bayle
Chers abonnés, il y a presque trente ans (janvier 1995) débutait l’aventure d’une publication que j’avais imaginée
car il me manquait une véritable lecture minéralogique en langue française. Alors, plutôt que de me lamenter de
la disparition de la revue de référence de l’époque “le Monde & les Minéraux”, qui cessa son activité en 1987, je
décidai, contre vents et marées, de créer “le Règne Minéral”.
Rapidement, je reçus le soutien de passionnés mais, à la fin de la première année, la revue affichait seulement 1 409 abonnés.
C’était trop peu pour la faire vivre, le seuil critique étant de 2 000 souscripteurs, malgré la structure pourtant très réduite à l’époque.
Alors que tous les indicateurs s’affichaient en rouge, je voulais persévérer. Je trouvais des solutions pour apporter de l’eau à ce faible moulin et je réussis à le maintenir, certes au détriment de ma vie familiale et personnelle...
Comme j’avais fait le choix de relever ce pari fou, je me devais d’aller de l’avant. La structure grandit afin de faire fonctionner un magazine, des salariés furent embauchés et le point critique passait donc autour de 3 000 - 3 500 abonnés pour tenir.
La revue n’a jamais accédé à ce seuil de rentabilité, le point le plus haut ne fut atteint qu’en 2010 avec à peine 2 900 abonnés, avant d’amorcer une longue et lente descente dès 2011. À ce jour elle compte à peine plus de 1500 abonnés, elle est donc moribonde.
Les crises que notre pays subit depuis ces quatre à cinq dernières années viennent d’avoir raison de notre entreprise. Je me vois dans l’obligation d’arrêter la publication avec les numéros 178 du “Règne Minéral” et 59 de “Fossiles” et de licencier, la mort dans l’âme, tous les membres de l’équipe. Ces crises sont de plusieurs ordres dans notre cas : économique, sociétal et culturel.
Pour la crise économique, tout le monde peut comprendre au regard de la situation avec l’augmentation phénoménale
du prix du papier (pure spéculation de groupes financiers), hausse du prix de l’énergie, du coût des envois postaux qui ont explosé en quinze ans de manière spectaculaire.
Pour les crises sociétale et culturelle, c’est plus complexe et elles semblent étroitement imbriquées, notamment par le vieillissement de la population des collectionneurs. Ceux et celles qui avaient re-dynamisé, dès le début des années 1970, le monde de la collection, nous ont déjà en grande partie quittés... Les nouveaux collectionneurs, depuis une quinzaine d’années, semblent ne plus avoir besoin de “papier” et préfèrent s’abreuver des plates discussions sur les réseaux sociaux, sans se soucier des informations fausses, erronées, volontairement ou non, qui circulent
joyeusement. De plus, ils ne veulent plus avoir à payer pour une revue ou des livres, prétextant que tout est gratuit sur internet.
Que diraient-ils si leurs employeurs prétextaient qu’étant donné qu’ils ne consomment que du gratuit, qu'ils n’ont plus besoin de se voir verser leur salaire...
Une publication, comme la nôtre, est le fruit du travail acharné d’une équipe qui va fouiller, se documenter, rassembler,
collationner des informations inédites afin de les publier en bonne et due forme, réaliser des photographies là où les spécimens représentatifs sont présents afin d’illustrer les propos ; c’est cela la véritable culture. C’est ainsi que notre équipe travaille depuis trente ans afin de réunir une information fiable et vérifiée pour la transmettre. La vulgarisation et la diffusion des connaissances furent ma principale priorité. Mais tout cela a un coût et, si sur le net tout semble gratuit, la production de nos publications doit prendre en compte la somme des salaires d’une équipe de 6 personnes (temps passé, déplacements, matériel, etc.), du coût de l’impression, de l’achat des enveloppes d’expédition renforcées, du prix des envois postaux, des frais inhérents à la structure d’une entreprise, mais aussi au coût que l’Etat fait subir aux entreprises en supprimant des fonctionnaires (ceux qui font fonctionner l’État) ; les entreprises doivent ainsi assumer le coût du travail que l’État leur ajoute... Alors me direz-vous : “Passez donc au numérique !” Avec l’équipe, nous y avons mûrement réfléchi. Si pour les journaux et magazines d’informations généralistes, ce fut en grande partie salutaire, ce n’est pas le cas pour les petits magazines thématiques et les revues spécialisées. Ceux qui ont testé le système ont souvent disparu assez rapidement ou ont fait machine arrière assez vite. De plus, une grande partie de nos abonnés
sont encore attachés au “papier” et ne souhaitent pas passer au numérique ; de ce fait, nous aurions dû proposer deux éditions différentes. Si, pour les titres ayant un tirage de plus de 30 000 exemplaires, c’est réalisable, notre production n’ayant jamais dépassé les 3 000 exemplaires pour “le Règne Minéral” (à l’exception de 3 hors-séries) et 2 000 exemplaires pour “Fossiles”, cela aurait été totalement suicidaire !
En France, le nombre de collectionneurs, prospecteurs amateurs et passionnés de minéraux et de fossiles est estimé entre 15 000 et 20 000. La triste constatation est que nous avons seulement touché un peu moins de 15 % (n’ayant jamais dépassé les 2 500 abonnés en France). Ce qui veut dire qu’une immense partie des amateurs n’ont jamais souhaité s’abonner afin de se cultiver, de découvrir et d’apprendre, mais aussi daigner soutenir les deux seules revues existantes actuellement. Nos quatre prédécesseurs “Le Monde & les Minéraux”, “Minéraux & Fossiles”, “Lithos” et “Gîtes Minéraux” ont tous connu le même problème et ont finalement disparu entre 1987 et 2009. Pourtant, depuis 1995, nous avons toujours pris la défense des amateurs lorsque des problèmes importants sont survenus, menaçant nos activités de passionnés. Souvenez-vous de l’affaire dite “des Cristalliers de l’Oisans”, notre prise de position a été décisive et a fait grincer des dents en haut-lieu. Puis sont apparues les tentatives d’interdiction de nos activités par des instances écologiques, rapidement et discrètement réduites à néant par notre action. Tout ceci sans demander un seul centime aux amateurs dont nous avons défendu les droits, qu’ils soient abonnés ou non. Ces actions nous ont coûté de l’argent avec des interventions de juristes spécialisés… eh oui, ces spécialistes se font payer, ce qui me semble normal.
Nous sommes un des très rares organes de presse 100 % indépendant, qui n’a jamais demandé de subvention de l’Etat (les aides annuelles à la presse, soi-disant pour une pluralité, sont d’environ deux millards d’euros). Afin de pouvoir rester totalement indépendant et ne pas avoir un fil à la patte, j’ai donc toujours refusé de toucher un seul centime d’argent public. Grand bien m’en a fait car j’ai pu garder une parole libre face à nos détracteurs, mais aussi face à des instances publiques. Vous avez dû vous en rendre compte dans mes rares éditoriaux, ne prenant jamais la parole quand il n’y avait rien ou presque rien à dire ; brasser inutilement de l’air ne m’intéressait point.
La culture est en faillite dans notre pays, et c’est une triste réalité que déplore toute l’équipe. Nombre d’intellectuels,
scientifiques, passionnés, le déplorent aussi et crient leur besoin de culture, mais nos gouvernements successifs restent
volontairement insensibles. Moins les gens réfléchissent, plus il est alors facile de les manipuler. Durant environ 20 années (1995-2015), le stand de la revue sur les salons n’était pas qu’un simple lieu commercial, mais un endroit où l’on bavardait à bâtons rompus entre collectionneurs, prospecteurs, passionnés, scientifiques, néophytes, curieux de nature et parfois de nature curieuse...un lieu d’échange et de partage très agréable, pour mon plus grand plaisir et celui des visiteurs. Durant ces trente années, j’ai été présent sur un peu plus de 700 salons (le record étant de 32 annuels, lors des trois premières années), j’ai donc pu voir l’évolution des salons et leur dérive, durant une période représentative. Beaucoup de choses ont changé, avec déjà une multiplication déraisonnable de leur nombre : 220 en 1995, 250 vers 2000, puis en dessous de la barre des 200 vers 2007-2010 et, à partir de 2015, la barre des 250 est allègrement franchie ! Actuellement, plus de 300, simplement pour notre pays, ce qui est plus que pour tout le reste de l’Europe. De ce fait, nous avons assisté à une désaffection d’une grande partie des amateurs passionnés qui ne se retrouvent
plus dans ce type de manifestation envahie par la bijouterie bas de gamme, la bimbeloterie, les objets travaillés et la multiplication des stands proposant de la “lithothérapie” ; comme quoi, il est plus aisé de gagner de l’argent en exploitant la crédulité des gens dans ces périodes troublées. Le stand de nos revues, depuis quelques années, reste très souvent désert, les passionnés délaissant ces manifestations. Cependant, les amateurs se rabattent sur les véritables évènements où ils vont pouvoir trouver leur compte en terme de passion avec les incontournables salons de Sainte-Marie-aux-Mines et de Munich (Allemagne), mais aussi des salons plus modestes tels que Châtel-Guyon, Cesson-Sévigné-Rennes, Millau, Lyon et Liège (Belgique)… et quelques rares autres qui sont encore des rassemblements où les passionnés peuvent échanger et partager, quel que soit leur niveau.
Depuis quelque temps, j’entends très souvent la réflexion suivante : “pourquoi acheter des livres et des revues alors que tout se trouve sur internet et, de surcroît, gratuitement ?” Certaines fois, alors qu’un enfant souhaiterait s’arrêter sur notre stand de librairie spécialisée, les parents lui disent “on ne s’arrête pas, ici ce ne sont que des livres” et, parfois, ajoutent “inutile, on en a déjà un à la maison”. Triste réalité ! Le pire est qu’une majorité des négociants sur les salons ou les magasins vendant de la minéralogie ne sont même pas abonnés, considérant (peut-être) que trop de culture nuirait à leur commerce. Ou alors, la nouvelle génération qui, avide de terrain pour faire des découvertes dans le principal but est de les vendre, nous contacte afin que l’on parle de leurs découvertes pour les écouler plus facilement encore, refusant pourtant de s’abonner. Ou bien encore, ceux qui abreuvent les réseaux sociaux de leurs découvertes, mais refusent que nous en parlions dans nos colonnes sous prétexte que publier dans la revue serait encourager le pillage, alors qu’ils se targuent d’avoir des centaines d’abonnés à leur page.
Serions-nous dangereux à ce point-là ? ... C’est devenu risible !
Le constat est amer face au peu de soutien de la communauté des amateurs de minéraux alors, qu’à l’origine, j’avais imaginé pouvoir partager avec le plus grand nombre. Il faut me faire à l’idée que rien n’est éternel et que mes idéaux n’étaient pas en corrélation avec la réalité. Vous comprendrez donc que je ne puis transmettre à mon fils Nicolas une entreprise qui ne peut plus tenir face à ces crises multiples et successives, alors que je prends ma retraite dans quelques semaines. Plusieurs fois, j’ai su trouver des solutions face à des crises économiques et même sanitaires qui pourtant auraient dû sonner le glas de nos publications en 2006, 2009, 2014, 2019 et 2020. Là, le mal est bien trop profond pour continuer et il me faut, à contre cœur, stopper l’hémorragie ; c’est là le difficile rôle ainsi que la responsabilité du chef d’entreprise. Il m’a donc fallu me résoudre à licencier toute mon équipe, soit 6 personnes, puis liquider la structure avant la fin de l’année 2024, tout en restant dans la légalité.
Un courrier est joint à ce numéro afin que vous puissiez, si vous le souhaitez, compenser les numéros que vous ne recevrez pas, j’en suis sincèrement désolé et vous prie de bien vouloir accepter toutes mes excuses. Le site internet www.minerauxetfossiles. com restera actif quelque temps encore et vos achats m’aideront à couvrir une petite partie des importants déficits que j’assumerai seul.
Au terme de ce tout dernier éditorial, je tiens à remercier chaleureusement :
• tous les abonnés qui ont su apprécier et nous soutenir tout au long de ces 30 années ;
• les personnes qui durant tout ce temps n’étaient plus seulement des abonnés, mais des connaissances qui venaient, par plaisir, me rendre visite, ainsi qu’à toute l’équipe, lorsqu’elle était présente sur le stand ou ailleurs ; leur soutien et leur rencontre étaient de purs moments de plaisir durant lesquels les bavardages allaient bon train ;
• les scientifiques qui nous ont apporté toutes leurs connaissances et m’ont permis de m’enrichir intellectuellement et découvrir : Eric Marcoux, Gaston Giuliani, Pierre-Jacques Chiappero, Harald Müller, Nicolas Meisser, Alain Martaud, Federico Pezzotta, Lionel Robertson, Brigitte Zanda (“cahiers météorites”) et tant d’autres... vous permettant de lire des informations de qualité, fiables et vérifiées ;
• les photographes bénévoles [Alain Bouez, William Perraud, Yannick Vessely, Pascal Chollet, Mark Mauthner (Autriche)], qui ont permis d’illustrer, par des milliers de photographies, les centaines d’articles publiés dans nos colonnes ;
• les négociants qui nous ont soutenu par leur publicité régulière (François Liétard, Jordi Fabre (Espagne), Daniel Trinchillo (Fine Mineral International - USA), Brian K. Lees (The Collector’s Edge - USA), Christophe Gobin, Hadrien Begon, …) : sans leur efficace collaboration, nous n’aurions jamais pu tenir trois décennies ;
• les auteurs qui ont fourni leurs informations apportant de l’eau au moulin, tous les collaborateurs bénévoles dont vous
trouverez la liste dans l’ours (à gauche du sommaire), notre traducteur Timothy Greeland ;
• les amis et abonnés qui nous ont un jour ou l’autre donné un coup de main et, particulièrement, mes amis de près de quarante ans : Christian Vialaron et Jean-Paul Boulay ; Philippe Laporte ; Denis et Jocelyne Boël (qui tout deux ont su trouver les bons mots afin que je ne raccroche pas les gants, plusieurs fois, par le passé) ; François Vigouroux (Musée des Confluences de Lyon) ; Salim Eddé (Musée mim Beyrouth) ; Federico Barlocher ; enfin mes fidèle compagnons décédés bien trop jeune Yves Merchadier et Christophe Lucas ;
• les abonnés de soutien et les généreux clients, qui lors de la crise sanitaire de 2020-2022, comprenant d’eux-mêmes les grandes difficultés que nous subissions face à cet évènement sanitaire, imaginant aussi que nous ne toucherions pas d’aides, nous ont très vite passé des commandes importantes ; ils sont au nombre de dix, mais ils ont tous souhaité rester dans le plus strict anonymat. Sans leur apport, notre aventure se serait terminée très brutalement en 2020-2021, sans oublier Christophe Gobin qui engagea de suite un programme de publicité sur trois années ;
• Franck Deplanque, responsable de production chez notre imprimeur, qui depuis 2002 fut un partenaire indispensable et d’une incroyable efficacité, permettant de toujours maintenir un niveau de qualité et de délais ;
• les collectionneurs privés et les musées qui m’ont accueilli afin que je puisse réaliser des photographies pertinentes et illustrer au mieux les articles, souvent les leurs, par ailleurs ;
• les organisateurs de salons qui nous ont accueillis très gentiment et gratuitement depuis 1995, sans cette aide nous n’aurions jamais pu être présents sur les salons, petits ou grands, pour nous faire connaître et partir à la pêche aux informations, mais aussi proposer le stand de la seule librairie spécialisée dans nos domaines en France. Avec des remerciements particulièrement appuyés à Johannes et Hernie Keilmann (fondateur du salon de Munich) ainsi qu’à Michel Schwab (salon de Sainte-Marie-aux-Mines), ainsi en 1995, sans même nous connaître, ils nous ont ouvert les portes de leurs manifestations au rayonnement planétaire, sans aucune condition, simplement pour nous permettre d’être connu et reconnu rapidement. Je ne saurais comment les remercier pour ce tremplin qui nous a permis de nous faire connaître à l’international dès la première année. A contrario, il est regrettable que de plus en plus de salons se sont mis à refuser notre présence depuis quelques années —sans bourse déliée de notre part— ne regardant qu’une chose : le bénéfice réalisé à la fin du salon, préférant ainsi se priver d’un des rares stands culturels. Pourtant
presque aucun des salons n’étant rentable malgré cette aide. Notre présence était indispensable afin de nous faire connaître, de promouvoir nos magazines et livres, mais aussi d’être proche du monde des amateurs, dont nous faisons partie ;
• bien évidemment mes collaborateurs directs : Roger De Ascenção Guedes, Julien Lebocey et Patrice Lebrun, qui ont réalisé un infatigable travail d’écriture et de relecture à votre service ; Lauriane Louison, ma fidèle et efficace collaboratrice au bureau ; Didier Decorme, qui nous a beaucoup apporté en terme de mise en page et de graphisme ; Patrick Brun, qui nous a permis de vous offrir des cartes d’une grande qualité ; Gilbert et Danièle Mari, toujours présents à mes côtés pour me soutenir. Sous le coup de l’émotion, que vous pouvez imaginer, je puis en oublier certains, qu’ils acceptent de ne pas m’en vouloir.
Je me dois de ne pas oublier mon épouse Cécile, mon fils Nicolas, ma fille Valentine, qui durant ces trente années ont accepté mes nombreuses absences : plus de 700 salons et 500 déplacements pour réaliser les photographies dans les musées et les collections. De ce fait, vous imaginez bien que ma vie familiale et privée fut sacrifiée au seul bénéfice de l’entreprise donc de vos revues, réduisant aussi mes congés à seulement 7 à 10 jours annuels... Comme je le dis, avec humour, j’étais simplement à mi-temps : 10 à 15 heures par jour et 7 jours sur 7. Avec le recul, je m’en veux de leur avoir fait vivre cet état de fait, que très peu auraient accepté.
Je dédie ce tout dernier numéro à mes amis disparus sans qui cette revue n’aurait peut-être pas vu le jour ou n’aurait perduré que quelques mois ou années : mes trois mentors intellectuels : Louis Durand (cf. n°1 et n°62) ; Jacques Dietrich (cf. n°86) et Pierre Bariand (cf. n°163 et son livre “Mémoires d’un minéralogiste sans frontières”) ; Pierre-Salvador Rexach (cf. éditorial n°84) ; Maurice Eyraud (cf. n°130) un fou de minéraux et négociant hors-pair ; Christine Gaillard une amie discrète mais toujours présente ; mon fidèle ami, depuis novembre 1994, compagnon intellectuel et passionné de fluorine, Christophe Lucas (cf. n°100, n°158 et son livre “Fluorite, trésors de France”) ; en effet, tu es cité deux fois, mais oui, tu le mérites bien ! Pour finir un hommage particulier au général Jean-Luc Iacconi, j’étais sous ses ordres en 1983 à Nakkoura puis à Beyrouth (il était alors lieutenant-colonel de la Finul au Liban), je lui dois beaucoup. Il m’a appris l’abnégation, la patience, l’endurance et de laisser glisser sur une carapace la bêtise et les critiques gratuites.
Les trente années de cette aventure s’achèvent, non pas comme je l’avais imaginé, mais d’une manière brutale et douloureuse.
Elle fut cependant merveilleuse et elle m’a immensément appris sur nos chers “kayoux”, m’a ouvert intellectuellement sur les merveilles géologiques, minéralogiques et cristallographiques de ce monde cristallin que tant ignorent, regardant seulement l’aspect visuel ou l’intérêt pécuniaire. J’ai fait des rencontres inestimables avec des gens merveilleux, de tous niveaux socio-culturels : des simples employés aux patrons de multinationales ; d’agriculteurs ou d’ouvriers d’usine aux plus grands intellectuels de notre petite planète, tous passionnés, tous égaux à mes yeux. Je n’oublierai jamais toutes ces rencontres, peut-être, nous retrouverons nous à nouveau au détour d’un salon ou sur le terrain. Car, dans ce dernier domaine, je n’ai pas trop pu être présent, étant donné que mon emploi du temps était si bien rempli pour vous livrer 178 numéros et 27 hors-série (soit plus de 12 000 pages illustrées par plus de 20 000 photographies pour la plupart inédites), sans compter les 22 livres, les 4 “cahiers du Règne Minéral” ainsi que les 59 numéros et 13 hors-série de “Fossiles” (plus de 6 000 pages illustrées par plus de 13 000 photographies inédites).
Je vais pouvoir enfin m’y adonner sans réserve et profiter de ma vie de famille durant mes années de retraite à venir.
Je crois être allé au bout de mon rêve avec une équipe de passionnés qui s’est dépensée sans compter au service de la
communauté des amateurs. J’avais tant d’autres projets de publication en tête qui par manque de moyens, ne verront jamais le jour, triste constat ou échec personnel, je ne saurais le dire.
Merci à tous celles et ceux qui, par leurs abonnements, m’ont réellement aidé à faire vivre cette aventure, pour les autres, ils ne devaient certainement pas avoir besoin de nous, leur savoir étant si grand ou alors trop étriqué !
Avec cet ultime numéro, nous vous présentons un compte rendu complet et détaillé du salon de Sainte-Marie-aux-Mines,
nous vous emmenons aussi visiter une fabuleuse collection juste de l’autre côté du Rhin, puis à la découverte de la mine
Greenlaws en Angleterre. Mais, surtout, nous vous apportons enfin, grâce à la curiosité d’un collectionneur d’or discret qui a souhaité garder l’anonymat et au travail d’une équipe scientifique sérieuse et efficace de Nancy, une réponse à l'un des plus grands mystères de ces vingt dernières années : les cristallisations d’or cubique et octaédrique de Russie sont-elles des fabrications humaines ou de véritables objets géologiques ? La réponse est dans ce numéro.
Louis-Dominique BAYLE
Directeur de publication
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