2022
Sortie FFAMP à Graissessac 26 au 29 mai 2022
La sortie avait été organisée par Jean Pierre Geoffroy, administrateur de la FFAMP, et président de l’Association Charentaise de Géologie. 9 adultes et 3 enfants de 8 et 9 ans ont participé à la sortie. Parmi eux, 8 membres de l’ACG. Pour certains, c’était une découverte du site de Graissessac, témoin méridional de l’exploitation du charbon formé il y a plus de 300 millions d’années dans les forêts équatoriales du Carbonifère supérieur (Stéphanien).
Le rendez-vous était fixé à Saint Paul des Fonts, pour une demi-journée de recherches dans les marnes à ammonites pyriteuses du Domérien et du Toarcien. La récolte a été peu fructueuse, les sites ayant reçu les semaines précédentes davantage de visites de collectionneurs que de gouttes de pluie. Cependant, les schistes cartons (formation du Toarcien inférieur) ont réservé quelques belles surprises et les participants ont pu profiter de l’abondance d’orchidées en pleine floraison.
Dactylioceras commune (Sowerby, 1818) (diamètre 63mm)
Le soir, tout le monde se retrouvait au gîte de groupe municipal de Graissessac, réservé pour l’occasion. Mauvaise surprise pour un participant : son téléphone, qu’il avait posé sur la voiture, est resté quelque part aux environs de saint Paul des Fonts et ne reparaîtra malheureusement pas du week-end.
Vendredi 27 mai : nous nous rendons sur les haldes de l’exploitation minière en dessous du col de Layrac. Après un briefing rapide sur les consignes de sécurité et le contexte géologique du site, chacun se disperse à la recherche de blocs de schiste ou de grès à dégager puis à ouvrir. Les trouvailles s’enchainent pour tous, principalement des fougères et des calamites (familles des prêles). C’est un plaisir de voir les enfants pleins d’entrain et d’émerveillement lorsqu’ils découvrent une belle fougère. Les participants qui sont venus sur le site il y a plusieurs années constatent que les haldes disparaissent peu à peu sous la végétation qui reprend ses droits.
A midi, la chaleur commence à peser et tout le monde se retrouve à l’ombre bienvenue de quelques cyprès, pour une pause repas, prolongée d’une sieste pour quelques-uns. Le groupe se redisperse dans des haldes qui s’étalent sur plusieurs hectares de pentes parfois abruptes et d’autres trouvailles émaillent l’après-midi. On se retrouve au gîte pour un apéro ou chacun partage ses impressions de la journée. C’est l’occasion de partager les breuvages divers et variés apportés par les participants … dont une mixture secrète d’origine charentaise qui aurait, dixit les inventeurs, la remarquable propriété de protéger du Covid … et aussi de la variole du singe ! L’ambiance est au beau fixe au moment d’un repas agrémenté de fromages auvergnats, mais aussi de roquefort acheté au passage à Roquefort même.
Samedi 28 mai : nous changeons de site pour nous diriger vers l’exploitation située en pleine montagne au-dessus du village de Graissessac.
Après un arrêt au panneau explicatif mis en place par la FFAMP (malheureusement dégradé par les intempéries), nous nous dirigeons vers les nombreux affleurements de charbon. Pour les participants issus de régions minières où l’exploitation s’est effectuée en sous-sol, quelle surprise de voir les nombreuses veines de charbon affleurer dans la montagne. L’exploitation a créé une tranchée large d’une cinquantaine de mètres : un paysage géologique particulièrement remarquable. Le faciès est complètement différent de la veille : nous sommes cette fois-ci sur une ancienne forêt avec de grands arbres.
Dégagement de fragments de troncs de sigillaires. Ces géants de la forêt équatoriale avaient un tronc atteignant 50cm de diamètre qui propulsait leur feuillage à plus de 30m de hauteur
Les sigillaires sont le genre dominant. Dans les pentes protégées du vent, la température est moins supportable et le retour au gîte plus précoce pour certains. L’occasion de feuilleter les ouvrages sur les fossiles du Carbonifère houiller apportés par Jean Pierre afin de tenter de mettre un nom sur quelques fossiles récoltés. Pendant que les enfants s’amusent (quelle énergie !), l’apéro du soir est l’occasion d’une séance de rappel de la mixture secrète. La bonne humeur se prolonge tard dans la soirée, mais il faut passer les consignes pour la libération du gîte le lendemain matin : rangement, nettoyage … Bilan de la sortie : des participants ravis, quoiqu’un peu déçus de devoir se séparer, en particulier les enfants, de belles trouvailles dans une ambiance sympathique.
Quelques spécimens trouvés lors de la sortie:
Vous retrouverez ces spécimens dans le géologia 149 de septembre 2022.